148. Violence : l'angle mort. Des mafias aux États, anatomie d'un système global - GUILLAUME SOTO-MAYOR

Comment les acteurs violents façonnent notre monde ? Au coeur des architectures oubliées.

Partie 1

Partie 2

Partie 3

Partie 4

La violence semble omniprésente dans notre monde - terrorisme, crime organisé, conflits armés, exploitation économique. Nous la traitons généralement comme une série d'anomalies à corriger, de dysfonctionnements à régler.

Mais si la violence était en réalité un système cohérent et organisé qui structure profondément nos sociétés ?

Dans cette conversation captivante, Guillaume Soto-Mayor, chercheur et président d'Egregor, nous invite à changer radicalement notre regard. À travers son analyse des "économies de violence", il révèle comment des acteurs sophistiqués - des groupes criminels aux multinationales, des organisations terroristes aux États eux-mêmes - utilisent la violence comme instrument de pouvoir et de profit.

De l'Afrique à l'Europe, des cartels mexicains à la finance mondiale, des mines de coltan à nos smartphones, nous explorons les mécanismes cachés qui lient violence et économie, criminalité et pouvoir légitime. Cette nouvelle grille de lecture nous aide à comprendre pourquoi tant de nos réponses échouent face aux crises actuelles, et surtout, quelles transformations sont nécessaires pour construire un monde plus juste. Une conversation essentielle pour comprendre les défis de notre époque et imaginer de nouvelles solutions.

👉 Interview enregistrée le 18/05/2025

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Quoi retenir ?

1. La violence comme système structurant

   1. La violence n'est pas une anomalie mais un système organisé qui structure nos sociétés

   2. Existence d'une continuité historique dans l'organisation de la violence économique

   3. Les acteurs violents ont un projet de société cohérent, une idéologie structurée et une emprise économique

   4. La violence s'inscrit dans le temps long et se transmet entre organisations

      
      

2. Les manifestations contemporaines

   1. Chaînes de production mondiales reposant sur l'exploitation

   2. Système financier infiltré par les organisations criminelles

   3. Nouvelles formes de violence numérique

   4. Hybridation entre acteurs légaux et illégaux

      
      

3. Les acteurs de la violence

   1. Sophistication croissante des réseaux criminels

   2. Triple capacité : idéologique, organisationnelle, économique

   3. Capacité d'innovation supérieure aux institutions traditionnelles

   4. Transformation des États qui deviennent eux-mêmes acteurs de violence

      
      

4. L'échec des réponses traditionnelles

   1. Inadaptation fondamentale des institutions face aux nouveaux défis

   2. Contre-productivité de l'aide au développement

   3. Échec des politiques migratoires qui renforcent les systèmes violents

   4. Incapacité des mouvements progressistes à proposer des alternatives crédibles

   
   

5. Les points aveugles majeurs

   1. Violence faite aux enfants (1/3 des enfants touchés en France)

   2. Cyberharcèlement et nouvelles vulnérabilités

   3. Criminalité financière normalisée

   4. Violence environnementale systémique

   
   

6. Les pistes de solution

   1. Importance de l'ancrage local des initiatives

   2. Nécessité d'une approche systémique

   3. Valorisation différente des contributions sociales

   4. Articulation entre actions locales et transformations globales

      
      

7. Enjeux contemporains critiques

   1. Montée des populismes comme symptôme

   2. Normalisation de la violence dans le débat public

   3. Perte de confiance dans les institutions

   4. Nécessité de nouveaux modèles de gouvernance

      
      

8. Points d'attention pour l'avenir

   1. Protection des nouvelles générations face aux violences numériques

   2. Lutte contre l'infiltration criminelle dans l'économie légale

   3. Reconstruction de la confiance dans les institutions

   4. Développement de nouveaux projets de société inclusifs

Pour s'y retrouver

Chercheurs et académiques mentionnés :

1. Clotilde Champeyrache : Spécialiste des économies criminelles

2. Louise Shelley : Experte du crime organisé, auteure de "Dark Commerce"

3. Roberto Saviano : Journaliste spécialiste des mafias

4. Jean-François Gayraud : Expert en criminalité financière

5. David Izadifar : Chercheur sur le terrorisme

6. Claire Rodier : Experte des politiques migratoires

7. Naomi Klein : Auteur, analyste du capitalisme et de la violence

8. Ezra Klein : Analyste politique américain (journaliste au New York Times)

Organisation criminelles mentionnés :

• Cartels mexicains

• 'Ndrangheta (mafia calabraise)

• Yakuza japonais

• Mafia russe (Bratva)

Organisations de surveillance et régulation

• UNODC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime)

• NEF Institute (étude sur la valeur sociale)

• Global Witness (enquêtes sur les minerais)

• DFRLab (analyse de la désinformation)