Le Grand Bouleversement : Comment la révolution scientifique a transformé notre vision du monde
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L'épisode couvre la révolution scientifique du 17ème au 18ème siècle, expliquant comment elle a transformé la conception de la connaissance et la méthode scientifique.
Liste des penseurs et concepts cités :
Francis Bacon : Méthode inductive, "idoles"
Galilée : Observation instrumentée, mathématisation de la nature
René Descartes : Doute méthodique, cogito, dualisme
Baruch Spinoza : Monisme, nécessité divine
Isaac Newton : Lois universelles, méthode hypothético-déductive
John Locke : Empirisme, tabula rasa
George Berkeley : Immatérialisme
David Hume : Critique de la causalité, problème de l'induction
Concepts clés introduits ou développés :
Méthode inductive (Bacon)
Expérimentation et observation instrumentée (Galilée)
Doute méthodique et cogito (Descartes)
Monisme (Spinoza)
Monades et harmonie préétablie (Leibniz)
Lois universelles de la physique (Newton)
Empirisme et tabula rasa (Locke)
Immatérialisme (Berkeley)
Critique de la causalité et de l'induction (Hume)
Méthode hypothético-déductive
Vision mécaniste de l'univers
Citations importantes :
Bacon : "La nature, pour être commandée, doit être obéie."
Galilée : "Le livre de la nature est écrit en langage mathématique."
Descartes : "Je pense, donc je suis"
Berkeley : "Esse est percipi" (Être, c'est être perçu)
Newton : "Hypotheses non fingo" (Je ne feins pas d'hypothèses)
Tableau de progression des idées :
Courant de pensée | Concepts clés | Penseurs majeurs |
Méthode inductive | Observation systématique, Expérimentation | Francis Bacon |
Mathématisation de la nature | Lois mathématiques, Observation instrumentée | Galilée |
Rationalisme | Doute méthodique, Cogito, Vision mécaniste | René Descartes |
Monisme | Substance unique (Dieu/Nature), Nécessité | Baruch Spinoza |
Physique classique | Lois universelles, Méthode hypothético-déductive | Isaac Newton |
Empirisme | Tabula rasa, Expérience sensorielle | John Locke |
Immatérialisme | Perception comme réalité | George Berkeley |
Scepticisme empirique | Critique de la causalité, Problème de l'induction | David Hume |
Épisode | Période/Tradition | Concepts clés | Penseurs majeurs |
1 | Antiquité grecque | - Recherche de l'archè- Distinction apparence/réalité- Théorie des Idées- Empirisme- Scepticisme | - Présocratiques- Socrate- Platon- Aristote- Pyrrhon |
2 | Moyen Âge et Renaissance | - Connaissance révélée- Synthèse foi-raison- Nominalisme- Humanisme- Héliocentrisme | - Saint Augustin- Thomas d'Aquin- Guillaume d'Ockham- Pétrarque- Copernic |
3 | Traditions non-occidentales | - Maya (illusion)- Non-dualité- Impermanence- Dao (la Voie)- Connaissance comme vertu- Connaissance révélée | - Écoles indiennes (Vedanta, Nyaya)- Bouddhisme- Confucius- Lao Tseu- Penseurs islamiques |
4 | Révolution scientifique | - Méthode inductive- Mathématisation de la nature- Rationalisme- Empirisme- Lois universelles- Mécanisme | - Francis Bacon- Galilée- Descartes- Newton- Locke, Berkeley, Hume- Spinoza, Leibniz |
Transcript de l'épisode
Salut c’est Julien, bienvenue dans ce quatrième épisode de notre série sur la connaissance. Si vous n’avez pas écouté les précédents je vous conseille de commencer par là, c’est toujours sympa de faire les choses dans l’ordre.
Je tiens d’abord à vous remercier pour vos messages. Apparemment cette série vous plait, ou en tout cas si ça ne vous plait pas vous ne me l’avez pas dit, je vais me laisser aller au biais du survivant et donc considérer que ça plait à tout le monde, et donc on va continuer.
Je sais que les épisodes sont denses, qu’il y a beaucoup d’information et que ça va parfois un peu vite, mais le fait est que si je devais m’attarder sur chaque penseur, ce serait une série en 30 épisodes que je devrais faire, je m’excuse donc des passages un peu rapides. Sachez tout de même que sur le site sismique.fr vous pourrez retrouver le transcript, la liste des penseurs, de leurs idées et meme les citations. Ca peut aider en tout cas moi ça m’aide, parce que croyez-le où non je commence à m’y perdre un peu même si je vais continuer de faire semblant de tout comprendre.
L’idée ce n’est pas de tout dire, de tout expliquer, mais plus de balayer large et de nous donner envie de creuser par nous-même, de titiller notre curiosité. Et je dis nous parce que je suis dans le même bateau que la plupart d’entre vous, j’apprends, j’essaie d’intégrer tous ces grands concepts et de voir ce que je pourrai bien en faire hormis les ressortir dans un diner en ville pour me la péter un peu, jusqu’à ce qu’on ne m’invite plus parce qu’on on aura eu marrre de m’entendre dire “ oui, mais Socrate il a dit qu’il fallait douter de tout, alors peut-être que t’as pas totalement raison Michel”.
Voilà, je voulais préciser ça. Ah et merci aussi aux quelques nouveau donateurs et bien sûr aussi aux réguliers. Pour rappel, je vis de ce podcast, à plein temps, et si je m’en sors à peu près c’est grâce à vous ! Et vous n’avez jamais mis une pièce dans la machine et bah faites-le. Allez hop, on se lâche, pas de faux semblant, c’est pour une cause noble, à savoir ma facture d’électricité.
Ceci étant dit, attaquons notre histoire en espérant que je ne vous ai pas déjà perdu.
Il était une fois, en Europe.
Après avoir élargi notre horizon en parlant des approches non-occidentales, on reprend le fil de l'épisode 2 dans lequel on avait exploré comment la Renaissance a préparé le terrain pour une nouvelle façon de penser. On va se recentrer sur le bon vieux continent, qui d’ailleurs n’est pas plus vieux qu’un autre, et plonger dans une période fascinante : celle de la révolution scientifique.
Cette période, qui s'étend grosso modo du début du 17ème à la fin du 18ème siècle, va transformer radicalement notre façon de comprendre le monde et d'acquérir des connaissances plus justes, ou en tout cas plus fonctionnelles, et in fine s'étendre au monde entier.
Alors, comme toujours c'est important de faire l'effort de comprendre le contexte dans lequel se jouent les choses, le zeitgeist, l'air du temps qui connecte tous les éléments entre eux pour en faire émerger des évènements et des idées.
Un peut d’histoire donc, ça ne fait jamais de mal. L'Europe des 17ème et 18ème siècles est en pleine mutation, et ces changements vont profondément influencer l'évolution de la pensée.
Sur le plan géopolitique, on assiste à l'émergence des États-nations modernes et au déclin notamment du Saint-Empire romain germanique.
Les guerres de religion qui ont secoué l'Europe au siècle précédent ont contribué à remettre en question l'autorité traditionnelle de l'Eglise catholique, ouvrant la voie à de nouvelles façons de cogiter, puisque désormais il y a de la concurrence entre les dogmes. C’est le problème quand certains commencent à vouloir interpréter les textes sacrés par eux-mêmes. Ca fout le bazar. Pouvaient pas faire comme tout le monde les protestants. Je dis ça… Ceci est une blague hein, je n’ai rien contre les protestants, on se détend dans les commentaires, on arrête de tout prendre au premier degré.
La société elle-même est en pleine évolution. Une classe marchande et une bourgeoisie urbaine plus éduquées émergent, créant un nouveau public pour les idées scientifiques. L'urbanisation croissante facilite la diffusion des connaissances, tandis que l'émergence de la "République des Lettres", un réseau international d'intellectuels, permet un échange d'idées sans précédent. Ca circule davantage, ça frotte, ça pétille, le terrain de jeu devient plus fécond pour les innovations en tout genre.
Le contexte économique joue également un rôle important. Le développement du commerce international favorise non seulement l'échange de marchandises, mais aussi d'idées. L'émergence d'un capitalisme précoce influence la vision du monde, encourageant une approche plus froide et quantitative des phénomènes, on cherche avant tout l’efficacité.
On doit aussi relever l'émergence de nouveaux centres de savoir qui vont jouer un rôle crucial dans le développement et la diffusion des connaissances. Les universités traditionnelles, comme Oxford, Cambridge ou la Sorbonne dont on avait déjà parlées restent importantes, mais elles sont souvent dépassées par de nouvelles institutions plus ouvertes aux idées nouvelles. En Italie, l'Accademia dei Lincei, fondée en 1603 à Rome, dont Galilée sera membre, devient un lieu important de discussion et de promotion des nouvelles idées scientifiques. En Angleterre, la Royal Society, établie en 1660, joue un rôle central dans le développement de la méthode expérimentale. En France, l'Académie des Sciences, créée en 1666 sous Louis XIV, devient un pôle majeur de la recherche scientifique européenne. Ces institutions offrent des espaces de dialogue et de débat, permettent la mise en commun des ressources et des savoirs, et confèrent une légitimité aux nouvelles approches scientifiques. Elles publient également des revues qui permettent une diffusion rapide des découvertes à travers l'Europe.
Par ailleurs, le patronage et le mécénat deviennent à la mode. Par exemple dès le fin 15è siècle, les Médicis, une famille de riches banquiers de Florence, financent et protègent Galilée. A Prague, Rodolphe 2 fait de même avec Kepler ou Giordano Bruno. Certaines cours princières ainsi que des riches familles comme les Médicis à Florence deviennent des centres importants de patronage scientifique. La Royal Society britannique est elle fondée par Charles 2 et financée par de nombreux mécènes privés comme on dirait aujourd’hui. Ces institutions, ces cours et ces familles jouent un rôle crucial en finançant la recherche et en offrant une protection aux savants ainsi qu’aux artistes. Les villes commerçantes comme Amsterdam, Londres ou Venise, avec leurs imprimeries florissantes et leurs réseaux commerciaux étendus, deviennent des carrefours importants pour l'échange d'idées et la diffusion des nouvelles connaissances. Cette concentration géographique du savoir, combinée à l'intensification des échanges intellectuels à l'échelle européenne, crée inévitablement un terreau fertile pour l'éclosion de nouvelles idées et méthodes.
Enfin, la religion reste évidemment un ingrédient crucial dans le cocktail de l’époque. On n’y échappe pas.
Les conséquences de la Réforme protestante continuent à se faire sentir, encourageant dans certaines régions une plus grande liberté de pensée. Cependant, les tensions entre la science émergente et l'autorité ecclésiastique vont marquer toute cette période et elle peut être illustrée par le sort tragique de Giordano Bruno. Ce philosophe et astronome italien, qui défendait l'idée d'un univers infini et de la pluralité des mondes, est brûlé sur le bûcher en 1600, pour hérésie. Son exécution, à l'aube du 17ème siècle, rappelle de manière assez dramatique les dangers auxquels s'exposaient ceux qui osaient défier les dogmes établis.
C'est donc dans ce contexte bouillonnant, c’est le cas de le dire, qu'émerge une nouvelle approche de la connaissance, basée sur l'observation systématique, l'expérimentation contrôlée, et la formalisation mathématique des lois de la nature.
Dernier point à préciser : L'absence relative de femmes dans ce récit ne reflète pas un manque de capacité ou d'intérêt de leur part, ni de ma part d’ailleurs, mais plutôt les barrières sociales et institutionnelles de l'époque. De fait ce sont des hommes dont on va parler, parce que c’est eux que l’histoire a retenu et aussi parce ce sont des hommes qui avaient accès aux cercles de savoir, de pouvoir, de reflexion, bien plus que les femmes, ce qui leur a donné un avantage indéniable. C’est toujours bon de s’en rappeler.
Allons-y, entamons ce parcours d’idées.
L'un des premiers à théoriser cette nouvelle approche de la connaissance c’est Francis Bacon.
C’est un Bruit de morceau de bacon en train de griller, désolé j’ai pas pu resister.
Né en 1561 à Londres et mort en 1626, Bacon était à la fois philosophe et homme politique, comme quoi les deux casquettes ne sont pas forcément incompatibles. Son apport principal n'est pas dans des découvertes scientifiques spécifiques, mais dans une nouvelle façon de penser la science elle-même.
Dans son ouvrage majeur, le "Novum Organum" (1620), Francis propose une nouvelle méthode pour acquérir des connaissances sur le monde. Cette méthode, qu'on appelle inductive, part de l'observation systématique des phénomènes pour en tirer des lois générales. C'est donc l'inverse de la méthode déductive qui prévalait jusqu'alors, où l'on partait de principes généraux pour en déduire des cas particuliers.
Bacon insiste sur l'importance de l'expérimentation. Il a cette phrase célèbre qui résume bien sa pensée : "La nature, pour être commandée, doit être obéie."
En d'autres termes, pour comprendre et maîtriser la nature, il faut d'abord l'observer attentivement et l'interroger activement par des expériences. Et au passage, on voit bien transpirer l'ambition de domination de la nature qu'on retrouvera chez Descartes dans cette fameuse citation "Se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature". On y reviendra.
Bacon va plus loin en identifiant ce qu'il appelle les "idoles", ces préjugés et erreurs qui entravent notre quête de connaissance. Il en distingue quatre types : les idoles de la tribu (les préjugés inhérents à la nature humaine), les idoles de la caverne (nos préjugés individuels), les idoles du forum (les erreurs liées au langage), et les idoles du théâtre (les faux systèmes philosophiques).
En identifiant ces obstacles, Bacon nous invite à une forme de vigilance intellectuelle qui est au cœur de la démarche scientifique. C'est un peu comme s'il nous disait : "Attention, votre cerveau vous joue des tours. Méfiez-vous de vos premières impressions et de vos préjugés." Et je vous renvoie vers les épisodes sur la neurosciences si ces biais de perception et de raisonnements vous intéressent.
L'impact de Bacon sur la pensée scientifique est considérable. Son approche empirique, basée sur l'observation et l'expérimentation, va devenir la norme dans les sciences naturelles.
Passons maintenant à Galilée, une figure emblématique de la révolution scientifique. Né en 1564, Galilée va mettre en pratique et développer cette nouvelle approche de la connaissance dont Bacon avait jeté les bases. Ce qui caractérise l'approche de Galilée, c'est l'utilisation systématique de l'observation instrumentée et de l'expérimentation. Prenons l'exemple de ses observations astronomiques. En 1609, Galilée pointe sa lunette vers le ciel de Toscane et ce qu'il y voit va bouleverser la vision du cosmos. Il contemple les montagnes de la Lune, les satellites de Jupiter, les phases de Vénus. Ces observations viennent confirmer le modèle héliocentrique de Copernic, dont nous avons déjà parlé si vous ne vous êtes pas endormi en route, et remettent en question la vision aristotélicienne d'un cosmos divisé entre un monde terrestre imparfait et des cieux parfaits et immuables.
Mais Galilée ne se contente pas d'observer. Il expérimente, il mesure, il met en équations. Sa fameuse phrase résume bien son approche : "Le livre de la nature est écrit en langage mathématique." Pour Galilée, comprendre la nature, c'est découvrir les lois mathématiques qui la régissent. Prenons un exemple concret : ses expériences sur la chute des corps. La légende raconte que Galilée aurait lâché des objets de masses différentes du haut de la tour de Pise pour étudier leur chute. Que cette anecdote soit vraie ou non, Galilée a bien mené des expériences sur la chute des corps. Il démontre que tous les corps, quelle que soit leur masse, tombent à la même vitesse (en l'absence de résistance de l'air). C'est une remise en question complète de la physique aristotélicienne qui dominait depuis près de deux millénaires.
Cette approche de Galilée, combinant observation, expérimentation et mathématisation, va devenir le modèle de la méthode scientifique. Elle marque une rupture profonde avec la tradition scolastique qui s'appuyait principalement sur l'autorité des anciens et le raisonnement logique. Mais les travaux de Galilée vont aussi le mettre en conflit avec l'Église. Son procès en 1633 pour avoir défendu le système copernicien est un moment crucial dans l'histoire des rapports entre science et religion. Galilée est forcé d'abjurer ses idées et est condamné à la résidence surveillée pour le reste de sa vie. Ce conflit illustre une fois de plus les tensions que peut générer une nouvelle conception de la connaissance quand elle remet en question des vérités établies.
Pour l’anecdote, c’est en entendant le verdict que Galilée aurait prononcé cette fameuse phrase “Eppur si muove ! ”, “et pourtant elle tourne”.
Bon à savoir avant de quitter l’ami Galilée, sa fille qui est aussi une soeur, Sœur Maria Celeste, a joué un rôle crucial dans ses travaux. Elle était sa confidente intellectuelle et l'aidait dans ses calculs et ses observations. Si ça se trouve c’était elle le génie en fait, qui sait ? …
Passons maintenant à René Descartes, une figure majeure du rationalisme, et accessoirement un français, ce qui n’enlève rien sans pour ajouter grand chose. Descartes cherche à établir des fondements solides pour la connaissance. Pour cela, il développe une méthode basée sur le doute systématique.
Dans son "Discours de la méthode" (1637), Descartes expose sa célèbre démarche. Il commence par douter de tout ce qui peut être mis en doute : les sens peuvent nous tromper, nos raisonnements peuvent être erronés, peut-être même qu'un malin génie nous abuse systématiquement. Mais de ce doute radical émerge une certitude, exprimée dans sa célèbre phrase : "Je pense, donc je suis" (Cogito ergo sum). C'est le fameux cogito cartésien, point de départ de toute sa philosophie. Cette affirmation signifie que l'acte même de penser prouve notre existence. Même si nous doutions de tout, y compris de la réalité du monde extérieur, nous ne pourrions pas douter du fait que nous sommes en train de douter, donc de penser. Pas mal, non ? D’autres penseurs après lui viendront questionner sa logique mais en attendant pour lui ça marche, il est tout content de lui et c’est à partir de cette certitude première que René entreprend de reconstruire tout l'édifice du savoir.
Sa méthode repose sur quatre principes : ne recevoir pour vrai que ce qui est évident, diviser les problèmes en parties plus simples, conduire ses pensées par ordre en allant du simple au complexe, et faire des dénombrements complets pour ne rien omettre. Cette méthode cartésienne, avec son emphase sur la clarté et la distinction des idées, va profondément influencer la manière de penser des occidentaux. Elle est à la base de l'approche analytique qui caractérise une grande partie de la science moderne.
Mais l’ami René ne s'arrête pas là. Il propose aussi une vision mécaniste de la nature, où le monde matériel fonctionne comme une grande machine, régie par des lois mathématiques, plein de petites parties qui forment un tout. Cette conception de l'univers sera elle aussi l'un des piliers de la science.
Par ailleurs, la philosophie cartésienne introduit aussi un dualisme entre l'esprit et la matière qui va poser des problèmes philosophiques considérables. En gros, l’esprit peut exister séparement du corps, et oui puisqu’il suffit de penser pour être. Mais alors comment l'esprit immatériel peut-il interagir avec le corps matériel ? Cette idée de séparation continue à alimenter les débats en philosophie de l'esprit et même si elle désormais largement remise en question en sciences cognitives.
Enfin, l'influence de Descartes s'étend bien au-delà de la philosophie et de la science puisque son affirmation "Je pense, donc je suis" place le sujet pensant au centre de la connaissance. Et ça ça aura un impact profond sur la conception moderne de l'individu et de la subjectivité.
Passons maintenant à Baruch Spinoza, un penseur qui va proposer une vision radicalement différente de celle de Descartes. Comme je vous l’ai dit, l’histoire de la pensée est une suite de gens qui affirment des choses avec conviction, parce que quand même ils ont un peu bossé, avant de se faire contre dire, c’est comme ça qu’on avance.
Né en 1632 à Amsterdam, Spinoza développe une philosophie dite moniste qui contraste fortement avec le dualisme cartésien. Pour Spinoza, il n'existe qu'une seule substance, qu'il identifie à Dieu ou à la Nature. Tout ce qui existe n'est qu'un mode ou un attribut de cette substance unique. C'est assez compliqué à expliquer et je ne développe pas en prétextant le manque de temps plutôt que d'avouer que je n'ai toujours pas vraiment compris, mais retenez que cette vision a des implications profondes pour la théorie de la connaissance qui est pour rappel le sujet qui nous intéresse ici. Selon Spinoza, la connaissance véritable consiste à comprendre les choses dans leur nécessité, c'est-à-dire à les voir comme des expressions nécessaires de la substance divine. En gros, si une chose existe, c'est qu'elle devait nécessairement exister, il n'y a pas d'erreur dans la nature, pas de bug. Par ailleurs, pour Spinoza, l'éthique et la connaissance sont intimement liées. Plus nous comprenons la nécessité des choses, plus nous sommes libres et heureux. Bah oui, si tout ce qui arrive est parfaitement logique et nécessaire, pas au sens moral, mais au sens de "si j'empêche mes filles de dormir pendant 2 jours, elles vont nécessairement être fatiguées", ce qui par ailleurs n’est pas une expérience nécessaire, Bah si on voit les choses comme ça, on accepte un peu plus tout ce qui arrive, il n'y a pas d'injustice en quelque sorte, donc on se détend. Tout est logique, chaque chose à une cause, même si celle-ci parfois nous échappe. C'est une vision qui contraste fortement avec l'approche plus instrumentale de la connaissance qu'on trouve chez Bacon ou Descartes. Mais malgré tout, Spinoza est considéré comme Descartes et Leibniz comme un des principaux représentants du rationalisme.
Par ailleurs, et c’est notable l'œuvre de Spinoza propose une critique des interprétations théologiques de la bible et plus largement des religions monothéistes et ouvre la voie à une plus grande liberté de pensée. Pour l'anecdote, et pour illustrer l'influence de Spinoza, Deleuze le surnommait le « Prince des philosophes » et Bergson disait que "tout philosophe a deux philosophies : la sienne et celle de Spinoza
Mais je m’égards.
Je voulais dire quelques mots sur Leibniz, un contemporain de Spinoza qui développe une théorie de la connaissance basée sur ce qu'il appelle les "monades". Les monades sont des unités simples, indivisibles, qui constituent la réalité ultime. Chaque monade reflète l'univers entier de son propre point de vue, ça fait un peu penser à unité fondamentale entre l'âme individuelle et le Brahman de la philosophie Hindoue. Mais je vous laisse sortir votre pèle et aller creuser ça par vous même. On a d’autres trucs à voir.
Arrivons maintenant à Isaac Newton, un anglais, souvent considéré comme LE scientifique le plus influent de tous les temps, ce qui est pas mal sur un CV. Né en 1642 (l'année de la mort de Galilée, comme par hasard), Newton va réaliser la grande synthèse de la révolution scientifique.
Avec ses "Principia Mathematica" (1687), Newton unifie la physique terrestre et céleste. Il montre que les mêmes lois gouvernent la chute d'un corps sur Terre et le mouvement des planètes autour du Soleil. C’est la même force qui fait tomber la pomme de l’arbre que celle qui fait tourner la lune autour de la terre, ce qui n’est pas forcément super intuitif. Il appelle ça la gravité, ce qui est donc un sujet sérieux. C'est une unification sans précédent de notre compréhension de l'univers.
La méthode de Newton combine l'observation minutieuse, l'expérimentation contrôlée et le raisonnement mathématique. Il formule des hypothèses, les teste par l'expérience, et en tire des lois générales exprimées sous forme mathématique. Cette approche hypothético-déductive deviendra le modèle de la méthode scientifique.
Newton est célèbre pour sa phrase "Hypotheses non fingo" (Je ne feins pas d'hypothèses). Cela ne signifie pas qu'il rejette toute hypothèse, mais plutôt qu'il refuse les spéculations non fondées sur l'observation. C'est une affirmation forte de l'empirisme en science.
L'impact de Newton sur la pensée occidentale est immense. Son univers, régi par des lois mathématiques immuables, devient le paradigme dominant. Dieu y garde sa place de grand chef, mais il est vu désormais comme un ingénieur, comme le grand horloger qui a conçu cette mécanique céleste parfaite. Cette vision du monde va dominer la pensée occidentale pendant plus de deux siècles.
Newton était un génie donc, conscient de l'ampleur de sa contribution, mais un génie humble et lucide, qui a su reconnaitre sa dette envers ses prédécesseurs. C'est à lui qu'on attribue la célèbre phrase : "Si j'ai vu plus loin, c'est en montant sur les épaules de géants.” Toute innovation se produit sur la base de celles qui l’ont précédées.
Au passage on peu souligner, que Newton a aussi une dette envers Émilie du Châtelet, mathématicienne et physicienne française du 18ème siècle qui en traduisant et commentant les 'Principia' de Newton, a grandement contribué à leur diffusion en Europe continentale.
Parallèlement à ces développements en physique, une nouvelle approche de la connaissance se développe en philosophie : l'empirisme britannique. L'empirisme, c'est l'idée que toute notre connaissance provient de l'expérience sensorielle. Contrairement aux rationalistes comme Descartes, qui croyaient en l'existence d'idées innées et en la primauté de la raison, les empiristes affirment que nous naissons avec un esprit vierge, une 'tabula rasa', et que c'est notre expérience du monde qui façonne nos connaissances. Cette approche a des implications profondes. Elle suggère que pour comprendre le monde, nous devons l'observer attentivement plutôt que de nous fier uniquement à notre raison. Elle remet aussi en question l'idée que nous puissions avoir une connaissance certaine et absolue du monde, puisque notre expérience est toujours limitée et potentiellement trompeuse.
Trois penseurs britanniques vont particulièrement développer et raffiner cette approche : John Locke, George Berkeley et David Hume. Chacun va pousser l'empirisme un peu plus loin, jusqu'à remettre en question des notions que nous considérons souvent comme évidentes, comme la causalité ou même l'existence du monde matériel. On pensait enfin pouvoir tout comprendre, et bah non, c’est peut-être pas si simple…
John Locke est souvent considéré comme le père de l'empirisme moderne. Dans son "Essai sur l'entendement humain" (fin 17e), c’est lui qui développe l'idée que l'esprit humain est une tablette vierge sur laquelle l'expérience inscrit ses leçons. C'est une critique radicale de la théorie des idées innées de Descartes et ça devrait vous rappeler les idées d’Aristote s’oppoant à Platon, si vous avez bien suivi.
Locke distingue les qualités primaires des objets (comme la forme ou le mouvement) qui existent réellement dans les choses, des qualités secondaires (comme la couleur ou l'odeur) qui n'existent que dans notre perception.
Histoire de rendre la chose plus concrète, prenons une pomme rouge, le fruit préféré des savants anglais. Selon Locke, ses qualités primaires comme sa forme ronde, sa taille, ou son mouvement quand elle tombe de l'arbre, existent réellement dans la pomme, indépendamment de notre perception. En revanche, sa couleur rouge, son odeur fruitée, ou son goût sucré sont des qualités secondaires qui n'existent que dans notre perception. Pourquoi est-ce important ? Imaginez que vous et moi regardions la même pomme. Nous serons probablement d'accord sur sa forme et sa taille (qualités primaires), mais vous pourriez la trouver d'un rouge vif alors que je la verrais plutôt bordeaux (qualité secondaire). Ou encore, pensez à quelqu'un qui est daltonien : il verra la pomme différemment, mais cela ne change pas sa forme réelle. Cette distinction a des implications amusantes pour notre compréhension de la réalité et de la perception. Elle suggère que certains aspects du monde existent objectivement, tandis que d'autres dépendent de notre façon de percevoir.
Et cette idée a influencé non seulement la philosophie, mais aussi la science, en nous poussant à distinguer entre les propriétés objectives des choses et nos expériences subjectives de ces choses. Par exemple, en physique, on décrit les objets en termes de masse, de position, de vitesse (qualités primaires), plutôt qu'en termes de couleur ou de goût (qualités secondaires). Cette approche a poussé les savant à tenter de décrire le monde d’une manière plus objective et plus quantifiable.
George Berkeley à sa suite pousse l'empirisme encore plus loin. Dans sa formule célèbre "Esse est percipi" (Être, c'est être perçu), il affirme que l'existence même des objets dépend de leur perception. Pour Berkeley, il n'y a pas de monde matériel indépendant de l'esprit qui le perçoit.
Cette idée peut sembler contre-intuitive, voire absurde au premier abord. Mais Berkeley argumente que nous n'avons jamais d'expérience directe de la matière en soi, seulement de nos perceptions.
Sa philosophie, qu'on appelle l'immatérialisme, pose des questions profondes sur la nature de la réalité et de notre connaissance de celle-ci. On en revient à Platon, Maya, etc…
Pour illustrer la pensée de Berkeley, imaginons un arbre dans une forêt déserte. Existe-t-il si personne ne le perçoit ? Berkeley dirait que non, mais ajouterait que Dieu, en tant qu'esprit omniscient, perçoit toujours tout, assurant ainsi la continuité de l'existence du monde. Mais me direz-vous, si on ne voit pas Dieu, alors existe-t-il ? Et hop un nouveau noeud au cerveau.
Enfin, David Hume, et en aura fini avec les anglais, mais celui-ci est important. David porte l'empirisme à ses conclusions les plus radicales. Dans son "Traité de la nature humaine" (1739), il développe une critique dévastatrice de la notion de causalité. Pour Hume, nous n'observons jamais directement la causalité, mais seulement des successions d'événements. Notre croyance en la causalité est le fruit de l'habitude, pas de la raison. Qu’est-ce que ça veut dire ?
On va encore une fois prendre un exemple concret : quand nous voyons une boule de billard en frapper une autre, nous disons que la première a "causé" le mouvement de la seconde. Mais Hume argumente que tout ce que nous observons réellement, c'est que le mouvement de la première boule est suivi par celui de la seconde. La notion de "cause" est quelque chose que nous ajoutons à notre perception, pas quelque chose que nous observons directement.
Hume développe son raisonnement et propose une critique puissante de l'induction, montrant qu'on ne peut pas logiquement justifier notre croyance que le futur ressemblera au passé. C'est ce qu'on appelle le problème de l'induction, qui reste un défi majeur en philosophie des sciences.
Pour comprendre le problème de l'induction, pensons à l'exemple classique des cygnes. Si nous observons mille cygnes blancs, sommes-nous justifiés à conclure que tous les cygnes sont blancs ? Hume dirait que non, car rien ne garantit logiquement que le prochain cygne que nous verrons ne sera pas noir. (Et en effet, des cygnes noirs ont été découverts en Australie au 18ème siècle !) Donc ce n’est pas parce qu’on ne voit pas quelque chose que ça n’existe pas. Mais tant qu’on ne le voit pas, on peut tout de même partir du principe que ça n’existe pas. Quitte à admettre ensuite son erreur.
C’est clair ?
L'empirisme britannique a eu un impact profond sur la pensée scientifique et philosophique. Il a contribué à renforcer l'importance de l'observation et de l'expérimentation en science, tout en posant des questions fondamentales sur les limites de notre connaissance.
Je m’arrête là, ça commence à faire beaucoup. Mais ça n’est pas tout à fait fini, parce qu’on faire le point. C’est en répétant qu’on retient mieux.
Tous ces développements dont on vient de parler avec une clarté incroyable, ont des conséquences épistémologiques profondes. La révolution scientifique établit une nouvelle conception de la connaissance, basée sur l'observation systématique, l'expérimentation contrôlée et la modélisation mathématique. Elle marque une rupture avec la tradition scolastique et ouvre la voie à une compréhension radicalement nouvelle du monde.
La séparation entre science et philosophie s'accentue. La science devient une entreprise autonome, avec ses propres méthodes et critères de validité. La philosophie, de son côté, se concentre davantage sur des questions de méthode et sur l'analyse critique des fondements de la connaissance.
Le débat entre rationalisme et empirisme, déjà présent entre Platon et Aristote, est remis au goût du jour par la confrontation entre Descartes et Locke. Il pose la question fondamentale des sources de notre connaissance : vient-elle de la raison pure ou de l'expérience sensible ? Ce débat va structurer une grande partie de la philosophie moderne.
La notion de "lois de la nature", centrale dans la physique newtonienne, devient un modèle pour toutes les sciences. On cherche désormais à découvrir les lois, les règles du jeu qui régissent non seulement le monde physique, mais aussi le monde vivant et même la société humaine.
J’en étais où. Ah oui, donc cette approche aura des répercussions bien au-delà des sciences naturelles, influençant par exemple le développement des sciences sociales au siècle suivant.
La révolution scientifique a aussi on s’en doute un impact considérable sur la religion et la métaphysique. La vision mécaniste de l'univers remet en question la conception traditionnelle de Dieu et de son rôle dans le monde. C'est le début d'un processus de sécularisation de la pensée qui va s'accentuer dans les siècles suivants.
Cependant, il serait presompteux de penser que la science et la religion sont nécessairement en conflit à cette époque. Beaucoup de scientifiques, comme Newton lui-même, voient leurs recherches comme une façon de comprendre l'œuvre de Dieu. L'idée d'un univers régi par des lois mathématiques est souvent interprétée comme une preuve de l'intelligence divine.
Sur le plan social et politique, l'idée que le monde naturel obéit à des lois rationnelles encourage l'espoir que la société humaine pourrait elle aussi être organisée de manière rationnelle. Cette pensée influencera profondément les philosophes des Lumières au siècle suivant.
En conclusion, la révolution scientifique représente un tournant majeur dans l'histoire de la pensée occidentale et plus largement du monde. Elle redéfinit la nature même de la connaissance, ses méthodes et ses critères de validité.
Cette science moderne qui émerge se caractérise par une approche empirique basée sur l'observation et l'expérimentation, une mathématisation poussée de la nature, l'adoption de la méthode hypothético-déductive, et une vision mécaniste de l'univers.
Il est important de noter que cette nouvelle approche de la connaissance a eu des conséquences qui dépassent largement le cadre purement intellectuel. En permettant aux Européens de mieux comprendre et manipuler les lois du monde physique, cette méthode inédite de quête de savoir leur a conféré un avantage décisif sur les autres régions du globe. Cela s'est manifesté dans de nombreux domaines : techniques de navigation plus précises, armes plus efficaces, meilleure compréhension des maladies et de leur traitement, techniques agricoles plus productives, et ambition de domination et d'exploitation de la nature et des peuples perçus comme plus primitifs. Cette supériorité technique, fruit direct de la révolution scientifique, a joué un rôle majeur dans l'expansion européenne et la domination coloniale qui a marqué les siècles suivants. Ainsi, ce qui a commencé comme un ensemble d'idées neuves sur la manière de produire des savoir a eu des répercussions géopolitiques profondes, remodelant l'ensemble des structures du monde jusqu'à aujourd'hui. Le matérialisme s'est peu à peu imposé et avec lui une certaine idée du progrès qui caractérise encore ce que nous définissons comme la modernité.
Cette approche de la connaissance soulève aussi des questions profondes. Quelles sont les limites de la méthode scientifique ? Comment articuler le savoir scientifique avec d'autres formes de connaissance ? Quel est le statut de la vérité scientifique, inévitablement imparfaite puisque produite par des humains ? Comment équilibrer cette nouvelle puissance dont se dote l'humanité avec davantage de sagesse ?
Ces questions vont continuer à animer les débats épistémologiques. Elles prendront une acuité particulière avec les découvertes scientifiques du 20ème siècle, comme la théorie de la relativité ou la mécanique quantique, qui viendront ébranler certaines certitudes de la science newtonienne sans pour autant arrêter la course dans laquelle les européens, suivis par presque tous les autres, se sont lancés.
L'héritage de la révolution scientifique est encore bien vivant aujourd'hui. Notre confiance dans ses méthodes, notre croyance en la possibilité de comprendre rationnellement l'entièreté du monde, notre vision d'un univers régi par des lois, tout cela trouve donc ses racines dans cette période cruciale de l'histoire de la pensée que nous venons de survoler.
Mais cet héritage n'est pas sans ambiguïté. D'un côté, la méthode scientifique nous a permis des avancées spectaculaires dans notre compréhension du monde et dans notre capacité à le transformer. De l'autre, elle a aussi conduit à une forme de désenchantement du monde, à une vision parfois réductrice de la réalité, et à des problèmes environnementaux et éthiques majeurs.
La révolution scientifique a également profondément modifié notre rapport à la connaissance. Avant elle, la connaissance était souvent vue comme quelque chose de statique, de révélé, à préserver et à transmettre. Après elle, la connaissance devient quelque chose de dynamique, à construire et à remettre constamment en question. C'est un changement radical de perspective qui continue à façonner notre monde.
Cette période nous enseigne l'importance de l'ouverture d'esprit et de la remise en question de nos certitudes, tout en nous rappelant que la quête de connaissance n'est jamais neutre, s'inscrivant toujours dans un contexte social, politique et culturel spécifique.
Dans notre prochain épisode, nous explorerons comment les penseurs des 19ème et 20ème siècles ont poursuivi cette aventure, et comment de nouveaux défis épistémologiques ont émergé avec le développement des sciences humaines et sociales notamment.
Merci de m'avoir écouté, jusqu’au bout, et surtout bravo, ça fait beaucoup d’info. N’hésitez pas à me dire si vous avez aimé, ça fait toujours plaisir, et si c’est le cas faites tourner autour de vous. En revanche si vous n’avez pas aimé, je vous invite à gardez votre opinion pour vous, évidemment, on ne va pas déranger les gens pour si peut.
Et je vous dis à très bientôt pour l'épisode 5 et d’ici là cogitez bien mais sans vous faire de crampe au cerveau et surtout portez-vous bien !